Voir la fiche complète du film : Space Time : L'Ultime Odyssée (William Eubank - 2011)

Space Time : L'Ultime Odyssée - Critique

Un trip halluciné et hallucinatoire qui plaira autant qu'il rebutera...

Publié le 4 Mars 2013 par Geoffrey
Voir la fiche de Space Time : L'Ultime Odyssée
8

Connaissez-vous le groupe de punk-rock américain Blink 182 ? Si vous avez moins de 35 ans, je parierais que oui. Dans le cas contraire, sachez simplement que ce groupe a eu beaucoup de succès au début des années 2000 avec des titres tels que What's My Age Again?, Adam's Song, All the Small Things ou encore The First Date.
Si je vous en parle, c'est parce que son guitariste Tom DeLonge est à la base du film qui nous occupe aujourd'hui, Space Time : L'Ultime Odyssée (ou Love en version originale, un titre que personnellement je préfère), que l'éditeur Emylia a eu l'excellente idée de diffuser dans nos contrées francophones trop souvent négligées par les distributeurs.
Comment le guitariste d'un groupe de punk-rock peut-il être à la base d'un film de SF ? C'est ce que je vais vous expliquer avant d'entrer dans le vif du sujet.

En fait, Tom DeLonge est aussi le fondateur d'Angels & Airwaves, également connu sous le nom AVA, un groupe de rock alternatif californien fondé suite à la première dissolution de Blink 182, et il se trouve que ce groupe a sorti en 2010 un album intitulé Love, suivi en 2011 de Love : Part 2 (vous voyez où je veux en venir).
Comme vous l'aurez compris, lesdits albums ont servi de base au développement du film Space Time, dont il est en quelque sorte un prolongement logique.


Une mystérieuse mais splendide entrée en matière...

Nous sommes en 2039 et Lee Miller est astronaute qui vient d'être envoyé en orbite autour de la terre, à bord de la station spatiale internationale. Suite à une panne générale, il est coupé de tout contact avec la planète bleue et ne peut donc plus rentrer chez lui...


Dans l'espace, personne ne vous entend pleurer...

Improbable rencontre de 2001 : Odyssée de l'espace, de Seul au monde et du Fountain d'Aronofsky, le film de William Eubank se présente comme une plongée dans la psychologie à la dérive d'un astronaute coincé en orbite. Un sujet passionnant dont résulte un trip halluciné et hallucinatoire qui plaira autant qu'il rebutera mais que, putain, il faut voir pour en mesurer l'audace.
Alors qu'on aurait pu craindre que le film ne soit qu'un support visuel aux musiques d'Angels & Airwaves, au final, il n'en est rien.
Je ne m'aventurerai pas dans le jeu des comparaisons avec le fameux 2001 : Odyssée de l'espace, mais certaines similitudes sont indéniables, aussi bien plastiquement qu'au niveau des thématiques.

Forcément, la musique est omniprésente et participe pleinement à l'expérience. Le terme d'«expérience» n'est d'ailleurs pas mensonger puisque, pour peu que l'on parvienne à se laisser embarquer dans ce vol au-dessus de la stratosphère, Space Time fait mouche, jouant la carte de séquences visuellement splendides qui ne sont pas sans rappeller, parfois, le cinéma de Zack Snyder et ses innombrables ralentis.


Une séquence splendide, régulièrement reprise dans la promotion du film...

Et pourtant, rien ne laissait présager d'une telle réussite : c'est la première grande apparition de l'acteur Gunner Wright qui hérite ici du rôle difficile de l'astronaute Lee, il s'agit également du tout premier long métrage du réalisateur William Eubank et le budget était plutôt faible pour un space opéra vu qu'il avoisinait les 500.000 dollars.
La preuve est donc une nouvelle fois faite que la qualité d'un film ne dépend pas du fric investi dedans.

Je m'attendais à beaucoup de choses au moment d'insérer le DVD dans le lecteur, mais certainement pas à ce que j'ai vu. En effet, Space Time est une véritable oeuvre sensorielle faisant la part belle aux images et aux sons. J'ai vraiment aimé, alors qu'en général ce type de film métaphorique me laisse plutôt froid. Je me suis toutefois laissé entraîner dans le voyage proposé par William Eubank, mais pour le même prix, j'aurais pu détester et mettre 3 ou 4 tant il ne s'y passe rien en termes d'action, ou si peu. Space Time est métaphorique, sensoriel, philosophique, et c'est certain qu'il ne plaira pas à tout le monde.


Quand on vous dit que c'est métaphorique...

Encore une fois merci à l'éditeur Emylia d'avoir sorti ce film loin des standards "grand public", mais qui devrait ravir les amateurs d'un cinéma différent.

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Poseidon Rex

Poseidon Rex

Quand on parle dinosaures au cinéma, on songe inévitablement à Jurassic Park et Le monde perdu d’Arthur Conan Doyle. Le reste appartient au domaine du bis ou de l’anecdotique selon l’importance des reptiles à l’écran. En cela, d’autres productions notables évoquant des dinos les relayent sur le plan secondaire, comme King Kong ou Voyage au centre de la Terre . Mais l...
Le Fils du Mask

Le Fils du Mask

Réaliser une suite au Mask de Chuck Russell ? Diantre, que voilà un pari culotté ! Il faut dire que le film original n'appelait pas franchement à une séquelle et que les risques de tomber dans le ridicule ou le grotesque étaient nombreux. Si Chuck Russell était parvenu à évoluer sur le fil du rasoir, toujours sur la corde raide entre cartoon et réalité, pour livrer au final un très bon...
Terrapocalypse

Terrapocalypse

À l’instar d’autres genres, le film catastrophe est parvenu à un tel stade de décrépitude qu’il est difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Si certaines productions sur grand écran prônent une approche spectaculaire et un patriotisme outrancier, les DTV et autres téléfilms fauchés rivalisent de ridicule par des effets spéciaux ignobles et des concepts farfelus. On...
The Lure

The Lure

Dans la ville de Varsovie, Or et Argent, deux sirènes à la voix enjôleuse, intègrent une troupe d’artistes dans un cabaret. Bien sûr, l’ambiguïté naissante entre l’une de ces deux dernières et un jeune homme du groupe va, comme tout bon élément perturbateur qui se respecte, entraîner une série de complications. Cette relecture du conte "La Petite Sirène" de Hans...
Blood Snow

Blood Snow

Blood Snow ... Quel titre d'une banalité affligeante alors que le Necrosis originel a tout de même une autre gueule. Vous me direz que ça ne change rien au contenu du film (et vous aurez raison) mais il n'empêche que cette manie de remplacer les titres anglophones par d'autres également en Anglais afin d'assurer l'exploitation en France est agaçante. Bref, après ce petit coup de gueule salvateur...