Voir la fiche complète du film : Creatures of the Night (Ted Nicolaou - 1991)

Subspecies - Critique

En Roumanie, trois étudiantes en histoire passent quelques semaines dans un ancien couvent afin d'y découvrir les coutumes locales. Malgré un final convenu et un manque de budget évident, le premier volet de la longue saga des Subspecies est une sympathique série B fantastique.

Publié le 21 Novembre 2017 par GORE MANIAC
Voir la fiche de Creatures of the Night
5
Les films de Vampires

En Roumanie, trois étudiantes en histoire passent quelques semaines dans un ancien couvent afin d'y découvrir les coutumes locales. Mais elles ignorent qu'un vampire a élu domicile dans les ruines d'un mystérieux château. Lorsque la firme Full Moon s'intéresse au vampirisme, on a droit à une série B folklorique mais authentique, première étape d'une des plus célèbres franchises de la compagnie américaine.

Débutant sa carrière de producteur dès le milieu des années 70, suivant les traces de son père, Albert, Charles Band connait son heure de gloire à partir de 1985, avec sa collaboration fructueuse avec le cinéaste Stuart Gordon. Profitant du succès critique et commercial de Ré-Animator, il inonde alors le marché vidéo US de nouvelles sagas, parfois réussies (la trilogie initiale des Puppet Master) mais aussi souvent bâclées.

Subspecies

Ayant ses entrées en Europe de l'Est, il est l'un des premiers producteurs américains à exporter ses tournages en Roumanie, une astuce lui garantissant un rendement optimal. Profitant des décors naturels mystiques de la campagne roumaine, il est à l'origine du premier volet des Subspecies en 1991.

Il en confie la mise en scène à l'un de ses fidèles artisans, Ted Nicolaou (TerrorVision), qui oeuvra à divers postes dans les multiples sociétés de Band (y compris ses programmes érotiques). Devant la caméra, les fans d'horreur apprécieront le guest star d'Angus Scrimm (le célèbre croque-mort de Phantasm), opposé à l'inquiétant Anders Hove, dans le rôle de Radu. Le reste du casting est logiquement assez anodin, même si on appréciera le joli minois de la brunette Laura Tate (Dead Space).

Subspecies

D'emblée, le réalisateur nous plonge dans un univers gothique propice au frisson, avec une vieille crypte humide accueillant deux générations vampiriques que tout oppose. Avec leurs longues mains griffues, ces vampires évoquent l'ombre famélique de Nosferatu et du futur Dracula de Coppola. Radu, le méchant de service, est également effrayant à souhait, même si l'apparence très (trop) humaine de son demi-frère pose question. On sera davantage surpris devant la présence de petits êtres démoniaques aux ordres de Radu. Création de David Allen, le père des Puppet Master, ces monstres évoquant l'univers d'Harryhausen apportent une touche à la fois kitsch et nostalgique au métrage.

Néanmoins, contrairement à la plupart des productions Full Moon frôlant souvent le second degré, voire la parodie, Creatures of the Night nous propose un angle fantastique tout à fait sérieux et crédible. D'une durée assez faible (80 minutes environ), il présente le mérite d'éviter le moindre temps mort et les scènes gratuites. Même si l'habitué du genre ne tremblera jamais, l'atmosphère générée par les vieilles pierres et le folklore local offre un bel hommage au fantastique d'antan. On apprécie d'ailleurs ce type de tournage extérieur old school, aujourd'hui négligé au détriment du numérique (le fameux fond vert).

Subspecies

On suit sans ennui l'affrontement entre les deux frères, quelques sanglantes succions apportant le flot minimum d'hémoglobine nécessaire à tout film de vampires digne de ce nom. En matière d'érotisme, peu de nudité à se mettre sous la dent (un comble pour un film de Nicolaou), mais il est vrai que Radu ne possède pas l'aura érotique de ses plus illustres confrères.

Malgré un final convenu et un manque de budget évident, le premier volet de la longue saga des Subspecies est une sympathique série B fantastique. Tête d'affiche de la nouvelle collection déjantée à tout petit prix de Bach Films (incluant un second film en bonus), Subspecies permet aussi de (re)découvrir l'une des références du catalogue bien fourni de la Full Moon.

Portrait de GORE MANIAC

A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Alone in the Dark 2

Alone in the Dark 2

Quand on reçoit le DVD d' Alone in the Dark 2 pour en effectuer la critique, on ne peut s'empêcher de penser aux atroces 90 minutes qu'avait constitué le visionnage d' Alone in The Dark premier du nom, adaptation complètement foirée du célèbre jeu-vidéo et réalisée par le "maître" Uwe Boll . Ce même Uwe Boll qui avait déjà commis un autre forfait devenu célèbre dans le...
Zombie Honeymoon

Zombie Honeymoon

Il faut bien reconnaître une chose concernant les films traitant des mort-vivants, c’est que beaucoup se ressemblent. Du coup, pour s’extraire de la masse et briller quelque peu afin d’attirer l’attention du spectateur blasé, il convient de ruser. 28 jours plus tard et ses infectés, L’armée des morts et ses zombies ultra-rapides, Shaun of the dead et son humour décapant ou encore Zombie Anonymous...
Body Trash

Body Trash

Sorti en 1993 et rebaptisé Body Trash en France (sans doute en clin d’œil au cultissime Street Trash ), Body Melt est un OVNI aussi visqueux que déjanté, fruit d’un croisement improbable entre satire sociale, body horror et comédie grotesque. Deuxième et dernière oeuvre de Philip Brophy (après Salt, Saliva, Sperm and Sweat ), artiste touche-à-tout issu de la scène underground australienne, ce...
Halloween 2

Halloween 2

En 2007, Rob Zombie nous avait proposé sa vision du grand classique de John Carpenter , Halloween: La nuit des masques . L'exercice n'avait rien de facile puisque le film de Big John est un classique pour une grande majorité des amateurs de films d'horreur. Pourtant, le "jeune" réalisateur qui n'avait alors que deux longs métrages à son actif s'en était sorti avec...
Les Démons du Maïs

Les Démons du Maïs

Avant de devenir une saga à rallonge culminant à onze films dont deux reboots oubliables (et joie, les trois premiers viennent de ressortir en coffret blu-ray chez Rimini Editions), Children of the Corn fut une courte nouvelle écrite à la fin des années 70 par un Stephen King en devenir. Publiée en 1977 dans le magazine érotique Penthouse (eh oui), l’histoire de ce couple perdu dans les...