Voir la fiche complète du film : Vorace (Antonia Bird - 1999)

Vorace - Critique

La réalisatrice Antonia Bird a livré avec Vorace, un étonnant film sur le cannibalisme et sur l'homme, traité d'une manière intéressante et dynamique.
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
Voir la fiche de Vorace
8
Films de cannibales Forêt

1847, Etats-Unis. Le capitaine John Boyd (Guy Pearce) a été décoré bien qu’il n’ait pas fait preuve d’un grand courage durant la bataille. Il a fuit devant l’ennemi et a fait le mort. Conscient de la lâcheté dont a fait preuve Boyd, le supérieur de celui-ci décide de l’envoyer dans un fort retranché aux fins fonds des montagnes. Sur place, il fait la connaissance du détachement : le colonel Hart (Jeffrey Jones, vu dans Sleepy Hollow), le major Knox (Stepen Spinella, vu dans Programmé pour tuer), ainsi que les militaires Cleaves (David Arquette, Scream), Toffler (Jeremy Davies, Solaris) et Reich (Neal McDonough, Minority Report). Un soir, il découvre dans l’enceinte du fort un vagabond, Colquoun (Robert Carlyle). Ce dernier leur raconte comment il s’est retrouvé isolé avec son convoi en pleine montagne, sans nourriture, et comment ils en sont arrivés au cannibalisme. Colquoun révèle également que deux personnes sont toujours en vie. Le détachement décide de se rendre dans la caverne où, selon Colquoun, un certain colonel Hives survit en mangeant de la chair humaine…

"You are who you eat" clame l'affiche américaine du film d'Antonia Bird. "Vous êtes ce que vous mangez". Simple slogan "accrocheur" pour la promo du film ? Possible. Mais force est de constater que cette phrase prend tout son sens après la vision de Vorace. Le titre du film n'est d'ailleurs pas des plus recherchés et ne dépeint pas vraiment le métrage de façon "intelligente", mais il serait dommage de s'arrêter là, surtout que le film vaut largement le détour.

S'il est effectivement question de cannibalisme dans Vorace, il est surprenant de constater qu'Antonia Bird a transcendé le concept de façon fort singulière. D'une part, avec une mise en scène "carrée" et un montage nerveux qui donne un côté très dynamique à l'ensemble et à certaines scènes en particulier (l'arrivée dans la fameuse grotte par exemple). D'autre part, dans le traitement de l'histoire qui, pour résumer de manière très simpliste, repose sur deux "rebondissements" assez inattendus et parfaitement maîtrisés et intégrés à l'histoire par une réalisatrice (et oui!) qui, et cela ne gâte rien, est particulièrement douée pour ménager des scènes de suspense bien senties.

Et si le film est une réussite, c'est bien grâce à son casting tout simplement remarquable. On appréciera notamment les prestations étonnantes de Guy Pearce (personnage auquel le spectateur hésite à de nombreux moments à s'identifier tant sa psychologie est ambiguë et complexe - lâche ? courageux ? fou ?) et de Robert Carlyle (un habitué des comédies qui livre ici une prestation étonnante de justesse).

Vorace traite du cannibalisme mais ne verse pas pour autant dans le gore (contrairement à Cannibal Holocaust ou Cannibal Ferox par exemple). Il ne s'agit d'ailleurs pas vraiment d'un film d'horreur. L'horreur est ici présente au travers des comportements et des agissements des personnages. Et l'on se surprend à imaginer de quelle manière nous réagirions dans pareille situation. Il en résulte un constat froid sur la nature de l'homme qui, dans certaines conditions particulières, se laisse tout simplement aller à ses plus bas instincts, reniant toute moralité ou respect des lois (une claque sévère pour l'Amérique bien pensante et puritaine). La réalisatrice Antonia Bird introduit également dans son récit, et de manière fort habile, un élément fantastique par le biais d'une légende indienne, celle du Wendigo (l'homme qui mange la chair d'un autre homme s'empare de son esprit et de sa force). Un élément fantastique qui permet de rendre, d'une certaine manière, plus crédible les agissements des personnages.

Au final, nous sommes devant un film original, violent et corrosif (et réalisé par une femme!), qui se penche sur la nature humaine et qui est à découvrir de toute urgence !

Autres critiques

En eaux troubles

En eaux troubles

Vouloir produire un film de requins à l’heure actuelle peut relever du suicide artistique si l’on souhaite s’engouffrer dans la brèche abyssale laissée par Asylum, SyFy et consorts. Hormis Instinct de survie et 47 Meters Down , peu de bobines se sont révélées intéressantes ces cinq dernières années. En ce sens, une sortie sur grand écran est tout aussi surprenante qu’...
Episode 50

Episode 50

Des films de fantômes, il y en a une palanquée, des films inspectés sous toutes les coutures, de la comédie avec Poltergay , au drame avec Ghost , en passant bien évidemment par la case horreur avec Poltergeist ou la série des Paranormal Activity . Actuellement, la mode est au documenteur. Cela consiste à faire des films ressemblant davantage à des documentaires, des reportages, tout en y...
Les Démons du Maïs 4: La Moisson

Les Démons du Maïs 4: La Moisson

La saga des Children of the Corn est un exemple, que dis-je, un cas d'école dans ce qu'on appelle généralement les films d'exploitation "direct-to-video". Si aujourd'hui, ces métrages bon marché garnissent généralement les bacs à soldes des grandes surfaces ou font le bonheur des chaînes câblées telles que SyFy (le remake du premier film de la saga a d'ailleurs été...
La Forme de l'eau - The Shape of Water

La Forme de l'eau - The Shape of Water

Défiant le pare-feu des apparences jusqu’à celui de l’espèce, l’histoire d’amour presque impossible entre la belle et la bête n’est pas une thématique née d’hier. Du classique de Jean Cocteau au légendaire King Kong du duo Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, le cinéma de genre regorge de ces amourettes inter-espèces allant du meilleur – telles les...
First Squad : Le moment de vérité

First Squad : Le moment de vérité

1942, l'Europe est plongée dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis gagnent du terrain sur le front russe. C'est dans ce contexte que la jeune Nadya, douée de dons de voyance, doit empêcher des guerriers déchus de rejoindre le monde des vivants… La Seconde Guerre mondiale a toujours été une manne providentielle pour toute sorte de médias. Littérature, cinéma, jeux...

Devinez le film par sa tagline :

Evil Rises.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !