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L'Eventreur de New York - Critique

Un giallo réaliste, teinté d'un gore assez soft et d'un érotisme proche du soft X, par le réalisateur de L'Enfer des Zombies. Intéressant.

Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Tueur en série

Un tueur en série tue en mutilant atrocement ses victimes, toutes de jeunes et jolies jeunes femmes. Le meurtrier n'en reste pas là et n'hésite pas à narguer la police avec d'étranges appels téléphoniques au cours desquels il déforme sa voix tel un canard. Le lieutenant Fred Williams (Jack Hedley) mène l'enquête et décide de faire appel à un spécialiste pour étudier la personnalité du tueur, le Dr. Paul Davis (Paolo Malco). Celui que l'on surnomme désormais l'Eventreur de New York reste insaisissable...

Nous sommes en 1982 et Lucio Fulci a déjà derrière lui ses plus belles réussites : L'Enfer des Zombies, L'Au-delà, La Maison près du Cimetière... Il rédige le scénario de L'Eventreur de New York avec Gianfranco Clerici (Apocalypse dans l'Océan Rouge, Cannibal Holocaust, Delirium entre autres), Vincenzo Mannino (La Maison au fond du parc, Murderock, Atlantis Inferno) et un autre spécialiste de l'horreur à l'italienne, Dardano Sachetti (La Baie Sanglante, L'Enfer des Zombies, Demons...). La production est assurée par Fabrizio De Angelis (L'Enfer des Zombies, Zombi Holocaust, Ratman...). Le directeur de la photographie s'est déjà illustré avec brio sur Du sang pour Dracula, Chair pour Frankenstein ou encore Les Frissons de l'Angoisse. Du beau monde mais manque - hélas - à l'appel le compositeur Fabio Frizzi, remplacé par le non moins prolifique Francesco De Masi.

L'Eventreur de New York ne déroge pas aux grandes règles du giallo avec son assassin adepte de l'arme blanche, ou encore l'usage d'un leitmotiv permettant à l'assassin de passer à l'acte (lorsqu'il tue ou appelle la police, il prend une voix de canard - au passage, la VF vaut son pesant de cacahuètes rien que pour l'entendre!). Fulci brouille les pistes et utilise quelques ficelles classiques du giallo pour faire douter le spectateur sur l'idendité du meurtrier (le choix est cependant assez restreint et les habitués du genre auront tôt fait de trouver le coupable). Si un réalisateur comme Dario Argento reste assez soft dans la description des meurtres (voir ceux de L'Oiseau au plumage de Cristal ou Le Chat à Neuf Queues), le réalisateur de L'Enfer des Zombies ne pouvait passer à côté de ce qui a contribué à faire de lui le roi du gore à l'italienne : des meurtres sanglants, avec gros plans à l'appui sur les mutilations subies par les victimes. Attention, L'Eventreur de New York est quand même assez loin d'atteindre le niveau de Frayeurs ou de L'Au-delà sur les scènes gores.

Lucio Fulci introduit également dans son film une dose sévère d'érotisme. Le sexe tient une place importante dans le film et le fait que les victimes sont toutes des femmes évoque naturellement la mysoginie (des personnages, du réalisateur...). De ce côté, tout dépend des points de vue de chacun (la révélation finale démontre, selon moi, qu'il n'est nullement question de mysoginie). Alors, Fulci nous offrerait-il du sexe gratuit ? Pas vraiment puisque chaque personnage du film est approché, à un moment, sur un aspect de sa sexualité (le policier qui couche avec une prostituée, le psychologue qui achète un magazine gay, le couple de libertins...). C'est un aspect intéressant du film à traiter mais je laisse le lecteur se forger sa propre opinion à ce sujet.

Sans atteindre la qualité des gialli d'Argento, L'Eventreur de New York remplit plutôt bien son contrat. Fulci s'applique à rendre ses personnages, les situations et les meurtres le plus réaliste possible, sans ménager son spectateur avec des meurtres sanglants et sadiques (le tueur poignarde systématiquement les femmes là où... ça doit pas faire du bien!). La bande-son, sans être exceptionnelle, accompagne relativement bien les images de Fulci. Le whodunit laisse cependant un peu le spectateur sur sa faim (Fulci laisse un peu trop d'indices - selon moi - sur l'identité du tueur). Un Fulci à (re)découvrir.

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