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Excalibur - Critique

Un monument d'héroïc-fantasy et d'aventures. Immanquable.

Publié le 1 Janvier 2008 par AqME
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La légende arthurienne est une vaste machine à rêver. Basée sur plusieurs livres avec des auteurs différents, dont le plus célèbre, Chrétien de Troyes, cette légende s'est vue remaniée à différentes sauces et sur différents supports. Mais le plus troublant, c'est que très souvent, toute adaptation de cette légende est de bonne facture. Bon, il est vrai qu'il faut oublier le mauvais film Le Roi Arthur avec Clive Owen. Mais en dehors de tout cela, on peut citer l'excellent jeu Les Chevaliers de la Table Ronde, le très bon groupe de musique Kamelot, la superbe série humoristique Kaamelott d'Alexandre Astier ou encore, le film de John Boorman, Excalibur de 1981 et qui demeure un très très bon film. Et ça tombe bien, car c'est le film qui nous préoccupe aujourd'hui. Alors pourquoi Excalibur reste un excellent film même de nos jours ? Allons faire un tour en perfide Albion !


Par le pouvoir du crâne ancestral...

L'histoire commence avec Uther Pendragon, le père d'Arthur. Aidé par Merlin, un magicien assez énigmatique et facétieux, ce grand guerrier, alors qu'il venait de trouver la paix avec son rival, il tombe fou amoureux de sa femme, Ygraine. Prêt à tout pour conquérir cette femme, il se fait passer pour son ennemi et couche avec elle. Il en résulte un fils, Arthur, qui sera élevé par Merlin, car pour réussir ce tour de passe-passe, le magicien avait émis une règle. Blessé et à l'agonie, Uther plante son épée Excalibur dans un rocher et celui qui la retirera deviendra le nouveau roi. C'est alors qu'Arthur, qui n'est qu'un jeune écuyer, arrive et tire l'épée au hasard. Certains souverains se refuseront à son autorité alors que d'autres s'abaisseront devant lui. Alors en pleine ascension, sa demi-s½ur, la fée Morgane va enfanter un enfant de lui, Mordred, qui le conduira à sa perte lors de la recherche du Graal.

En gros, on va suivre les aventures d'Arthur de sa naissance jusqu'à sa mort. Tiré du livre de Malory La Morte d'Arthur, ce film est un vrai petit bijou d'aventure et de fantastique. Ici, point de dragons ou autres créatures mythiques, mais juste quelques magiciens et surtout une grosse pointe d'onirisme et de lyrisme. Les décors sont sublimes d'un bout à l'autre, tout comme les costumes et armures qui sont vraiment très réalistes. La réalisation de John Boorman est parfaite, à la fois relativement intime sur certaines relations, comme la phase d'amour entre Guenièvre et Lancelot, ou parfaitement dantesque comme la bataille finale entre Arthur et Mordred. Mais là où la réalisation est grandiose, c'est dans les moments de rêves, les moments oniriques, notamment lors de la recherche du graal. On ressent une vraie magie et malgré le poids des années, le film n'a pas pris une ride, sauf sur quelques effets spéciaux comme lors de la scène de la cave entre Merlin et Morgane.


Arrête de faire la gueule Mordred !

Mais le top dans ce métrage, c'est résolument les acteurs et actrices. Nigel Terry est absolument remarquable dans le rôle-titre d'Arthur. Touchant et puissant il incarne vraiment le héros que l'on attend et que l'on aimerait être. À ses côtés, on peut applaudir la performance de Nicol Williamson dans le rôle de Merlin, à la fois énigmatique, énervant, mais aussi assez drôle, notamment lors de la recherche d'une femme pour Arthur. Cherie Lunghi est sublime en Guenièvre, à la fois gracieuse et cachant bien son jeu auprès des autres personnages pour se faire Lancelot. Helen Mirren est éclatante et sombre dans le rôle de ma méchante fée Morgane. On retiendra aussi la performance de Gabriel Byrne dans le rôle de Uther Pendragon, sauvage et fougueux comme on peut se l'imaginer. Mais on peut aussi applaudir l'apparition de Liam Neeson dans le rôle de Gauvain et qui finira relativement mal, mais qui tient bien son rôle. Enfin, Robert Addie jouant Mordred est relativement puissant, car il demeure effrayant, son masque y est sûrement pour quelque chose, tout en restant jeune et presque innocent. Bref, le casting est superbe et tous les acteurs jouent avec justesse et talent. Mais cela n'est pas étonnant venant de la part du réalisateur du très bon Délivrance, où les acteurs étaient déjà très investis.

Au final, Excalibur est un monument du genre, oscillant entre aventure et héroïc-fantasy. Favorisant une approche grandiose et onirique, John Boorman signe un très grand film où l'ennui ne pointe jamais le bout de son nez et où les moments intimistes côtoient avec une grande maîtrise les moments épiques et guerriers. Bref, il s'agit d'un immanquable pour tout amateur de cinéma et sur lequel on a vraiment de se replonger rapidement pour revoir toutes les subtilités.

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Excalibur
Réalisateur:
Durée:
140 min.
8.4
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Hell hath no fury like a hippo with a machine gun.
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