Death Valley
Le survival, à l'instar du torture porn et du slasher, est un genre très codifié qui ne surprend plus à force d'avoir été usé jusqu'à la corde (et même au-delà). Chaque nouveau film possède un fort gout de déjà-vu et il faut tout le talent du réalisateur ou des situations très innovantes pour faire passer la pilule (voir La colline à des yeux version Aja). Malheureusement pour Death Valley, il ne possède aucune de ces deux qualités et s'érige donc en bel exemple du film de survival bien ficelé mais inspide.
Boum! Quand vot'moteur fait boum!
Une bande jeunes se rend dans le désert pour assister à une rave-party. Mais le lendemain, ils se rendent compte que leur voiture a été sabotée par les dégénérés du coin. Ils ne vont pas avoir d'autre choix que de leur faire face...
Un redneck armé. Quelle surprise!
Dans le genre innovant, on ne peut pas dire que le pitch de Death Valley mérite le maillot jaune. Au contraire, il serait plutôt du genre à être en milieu de peloton, au coeur de la masse. Rien ne lui permet de se démarquer de ce qui a déjà été fait et re-fait, et c'est là son plus gros problème. Les situations sont attendues, prévisibles (faut-il toujours que les rednecks violent la fille???) et quand on croit que le scénario va prendre un chemin différent, il a vite fait de nous faire comprendre que non, il ne s'écartera pas des sentiers battus.
De plus, le rythme mollasson des cinquante premières minutes découragera bon nombre d'amateurs de survival et encore plus les spectateurs lambda. La dernière demi-heure, quoiqu'improbable dans son déroulement, saura néanmoins retenir l'attention grâce à une action plus soutenue et à quelques bonnes idées (les lunettes nocturnes notamment).
Dans ces conditions, que reste-t-il à se mettre sous la dent? Et bien pas grand chose malheureusement. La réalisation est correcte, voire bonne, et la photographie est superbe, il faut le souligner. Les décors désertiques ne sont d'ailleurs pas sans rappeler La Colline à des Yeux. Mais la banalité du scénario est telle qu'elle contamine toute la pellicule et gâche les qualités plastiques du film.
Un autre redneck armé! Là vous êtes bouche bée...
Du coté des acteurs, la plupart des méchants sont irréprochables. On notera la présence de Brendan Fletcher (Freddy Vs. Jason), Vince Vieluf (Le loup-garou de Paris et... Big Movie) et Dash Mihok (Le Jour d'après), tous trois assez crédibles. On regrettera par contre le look "too much" de certains membres de la bande mais dans l'ensemble, les bad guys sont suffisamment réussis pour faire comprendre que les héros vont en baver.
Ces derniers par contre (autant y aller franchement) sont ratés. Ressemblant aux mannequins d'un magasine publicitaire d'H&M, ils n'attirent jamais la sympathie du spectateur qui du coup, se désintéresse de ce qui peut leur arriver. Et c'est pareil pour la fille du groupe, elle est tout simplement inutile. Juste bonne à se faire violer, et basta! Déjà qu'elle apparaît stupide à la base... (en plein désert, qui quitterait ses potes pour finir la nuit avec des inconnus?)
Bref, au niveau des personnages ce n'est pas la joie!
Les acteurs ne sont pas en cause car ils se défendent bien et font leur boulot, mais les producteurs ont une nouvelle fois décidé de prendre comme personnages principaux des jeunes au sourire ultrabright et à la coupe de cheveux impeccable. Il faudrait peut-être qu'un jour quelqu'un leur dise que l'identification du spectateur c'est important...
Mignonne, mais un peu conne...
En bref, Death Valley est un film qui souffre d’un manque d’originalité flagrant mais qui aurait pu être un véritable film d'angoisse sur fond de violence juvénile s'il avait proposé une approche moins caricaturale des personnages et des situations moins clichés. N'est pas Eden Lake qui veut... Néanmoins, malgré de nombreux défauts, Death Valley arrive à offrir un divertissement sympathique pour ceux qui ne sont pas encore blasés des survivals classiques. Un long-métrage à classer dans la catégorie "vite vu, (très) vite oublié".
Un film de David Kebo, Rudi Liden
Avec : Eric Christian Olsen, Dash Mihok, Rider Strong, Vince Vieluf