Voir la fiche complète du film : Les Démons du Maïs 4: La Moisson (Greg Spence - 1996)

Les Démons du Maïs 4: La Moisson - Critique

Un quatrième volet sympathique, dans la lignée de ses prédecesseurs, sans honte, mais sans éclat...

Publié le 12 Juillet 2011 par Geoffrey
Voir la fiche de Les Démons du Maïs 4: La Moisson
5
Diable et Démon Rêve et Cauchemar

La saga des Children of the Corn est un exemple, que dis-je, un cas d'école dans ce qu'on appelle généralement les films d'exploitation "direct-to-video". Si aujourd'hui, ces métrages bon marché garnissent généralement les bacs à soldes des grandes surfaces ou font le bonheur des chaînes câblées telles que SyFy (le remake du premier film de la saga a d'ailleurs été remaké par la chaîne), à l'époque déjà lointaine des années 80 et 90, les VHS poussaient comme des champignons sur les étagères poussièreuses de notre vidéoclub préféré et essayaient d'appâter le chaland via des jaquettes souvent plus réussies que le film en lui-même (nostalgie quand tu nous tiens...).

Dans ce contexte, les producteurs toujours à l'affût d'argent facile, lorsqu'ils avaient trouvé un bon filon, produisaient les métrages à la chaîne et ne lâchaient la poule aux oeufs d'or que quand elle avait été pressée jusqu'à la moëlle (notez que ça, ça n'a pas vraiment changé...).
Et à l'époque, la poule aux oeufs d'or s'appelait Stephen King. Chaque projet auquel le nom de l'écrivain pouvait être rattaché l'était sans hésiter, malgré des liens parfois ténus (qui a pensé Le Cobaye ?)
Dans le cas des Children of the Corn, si le premier film était une adaptation correcte de sa géniale nouvelle Les Enfants du maïs, ses différentes suites allaient se contenter de reprendre l'idée générale en ne la modifiant que légèrement. Un enfant-démon, une bande de jeunes effrayants, quelques épis de maïs pour légitimer le titre et hop, l'affaire était dans le sac.
Il faut dire aussi que le concept de base, aussi jouissif soit-il, était également très limité et peu propice aux déclinaisons innovantes. De fait, il fallait oser nous pondre une saga de 9 films (!) sur une trame aussi mince.


Prêts pour une quatrième plongée dans ce put*** de maïs?

L'épisode qui nous occupe aujourd'hui est donc le quatrième épisode des aventures de nos enfants assassins. Dans cet épisode, les enfants d'une petite ville tombent malade les uns après les autres et se retrouvent sous l'emprise d'un autre enfant démoniaque prénommé Josiah. Après Isaac, Micah et Eli, on continue donc dans les prénoms bibliques. Toutefois, la différence entre Josiah et ses prédécesseurs vient du fait... qu'il est mort et qu'il effraye la populace via leurs cauchemars. Mais à part ça, rien de neuf : les enfants continuent de tuer les adultes dans la joie et la bonne humeur. On ne saisit d'ailleurs pas toujours très bien leurs motivations (puisque l'objectif ici est de ressuciter Josiah), mais puisque les morts sont assez bien réussies, on ne va pas faire la fine bouche.
Personnellement, j'ai un faible pour la mort du docteur, à base de lit d'hôpital meurtrier (oui, je sais...).


Josiah est vraiment un enfoiré: il fait bouder les petites filles!

La réalisation met bien en valeur les effets spéciaux et parvient même à créer quelques moments de légère tension. Avouons que dans une production de ce type, cela tient presque du miracle. Greg Spence a fait son boulot correctement et propose plusieurs séquences bien troussées.
Dommage qu'il ne se soit pas montré aussi bon scénariste car son histoire, co-écrite avec Stephen Berger, présente des lacunes et des facilités parfois gênantes. Je pense notamment à une rapide résolution d'intrigue à base de merchurochrome, de même qu'à un final expédié en deux minutes chrono. Peut-être les contraintes du budget ont-elles réduit les ambitions des scénaristes, mais là où le final des Démons du Maïs 3 jouait la carte de la surenchère à outrance, celui des Démons du Maïs 4: La Moisson n'en fait étrangement pas assez.
Vous me direz qu'il vaut mieux frustrer son public au lieu de le lasser, mais tout de même, un brin de folie supplémentaire n'aurait pas été de trop.

Toutefois, là où le bâs blesse sérieusement, c'est au niveau des acteurs. Aucun d'entre eux ne dégage de sympathie ce qui rend difficile l'implication émotionnelle du spectateur.


Moi? Je joue mal?

Brent Jennings se montre peu crédible en père effrayé pour son fils tandis qu'à ses cotés, la jeune Noami Watts est encore loin de son futur niveau. Difficile de déceler dans ce rôle celle qui fera tourner la tête de King-Kong dix ans plus tard. A l'instar d'Hilary Swank dans Buffy, tueuse de vampires, ce rôle de Noami peut donner espoir à tous les acteurs évoluant dans des séries B ou Z: si vous avez du talent, il finira par éclater, tôt ou tard.
Au casting, nous avons également Karen Black, parfaite en vieille dame agoraphobe et hantée par ses cauchemars. Il est regrettable que son personnage ne soit pas plus exploité et soit expédié de l'intrigue sans ménagement. William Windom, qui ne s'était visiblement pas encore remis de son rôle du Dr. Seth Hazlitt dans la série Arabesque, complète le casting adulte.

Le casting enfant est par contre très crédible (même si la petite Jamie Renée Smith aurait pu utiliser une plus large palette d'émotions) et le leader est bien campé par un Brandon Kleyla parfaitement dans le ton.


Noami Watts dans un Children of the Corn. L'eusses-tu cru ?

En résumé, la saga Children of the Corn continue donc son petit bonhomme de chemin, sans génie, mais sans honte non plus si l'on fait abstraction de l'inepte second volet. Après, c'est certain que ce n'est pas du cinéma haut de gamme et ce sera à vous de voir si vous préférez considérer le verre à moitié vide ou à moitié plein. Par ma part, en ce qui concerne Les Démons du Maïs 4: La Moisson, il est à moitié plein...

Portrait de Geoffrey

A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

The Dark Knight Rises

The Dark Knight Rises

(Avec la participation de Geoffrey) Batman est un personnage de comics aujourd'hui âgé de 73 ans. Créé par Bob Kane en 1939, ce justicier masqué sans pouvoir est rapidement devenu l'égérie de DC Comics , mais aussi l'un des super-héros les plus adulés et au même titre que Spider-Man , Superman , ou même Captain America , le justicier noir s'est vu adapté en séries et en films...
La Dame en Noir

La Dame en Noir

Après son éprouvant et néanmoins intéressant Eden Lake (dont le final laissait tout de même une vive polémique), James Watkins nous revient avec une histoire de maison hantée et non des moindres. Arthur Kipps est un jeune notaire chargé de s'occuper des papiers d'une cliente décédée. Pour cela, il doit se rendre dans son village natal où les rumeurs inquiétantes sur son compte se propagent...
Lake Placid Vs. Anaconda

Lake Placid Vs. Anaconda

Lake Placid et Anaconda sont deux franchises qui avaient plutôt bien démarré dans les années1990. Sortis sur grand écran, ces divertissements se révélaient sympathiques et généreux à bien des égards. Depuis, chacune de ces sagas a progressivement basculé dans le DTV bâclé à la nullité croissante. Nanti de quatre films respectifs dont la qualité périclitait au fil des ans, la rencontre entre les...
Alice Sweet Alice

Alice Sweet Alice

Préparez-vous car aujourd’hui, c’est communion. Et en attendant que vous récitiez vos prières par cœur, je vais vous parler d’ Alice, Sweet Alice . Grâce à Rimini, une maison d’édition déguisée en père Noël toute l’année, vous allez découvrir un slasher un peu particulier, et sorti quelque temps avant le maître-étalon du genre, à savoir le Halloween de John Carpenter...
Frayeurs

Frayeurs

Réalisateur majeur du cinéma transalpin, Lucio Fulci a fourni certains des efforts les plus remarquables (et parfois méconnus) dans le domaine horrifique des années 1970 et 1980. Avec L’Enfer des zombies , il offrait la réponse européenne au Zombie de Romero. À bien des égards, Frayeurs s’avance comme un tournant dans sa carrière. Film charnière à la croisée des cultures et second...

Devinez le film par sa tagline :

There are only 923 words spoken in "Teorema" – but it says everything!
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !