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Meurtre au 43eme Etage - Critique

Un téléfilm supérieur à la moyenne, étonnant de maîtrise et à la mise en scène totalement adapté à son sujet. Avec simplicité, Carpenter expose dès le début de sa jeune carrière l’énorme potentiel cinématographique qui est le sien alors que quasiment dans le même temps son premier chef-d’oeuvre, Halloween, sort dans les salles. Une oeuvre vraiment sympathique à redécouvrir.

Publié le 1 Janvier 2008 par AqME
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En 1977, John Carpenter est encore un total inconnu. Quelques rares personnes ont peut-être vu ces deux premières oeuvres mais en tout cas, le cinéaste n’a pas encore touché le grand public. Suite à la sortie de son film de fin d’études Dark Star co-écrit avec Dan O’bannon (scénariste d’ Alien et réalisateur du Retour des morts-vivants), film de SF loufoque, Carpenter trouve des fonds pour réaliser son premier film pro : Assault on precinct 13. Dénigré aux Etats-Unis, le film se fera cependant remarquer en Angleterre où la presse accueillera plutôt favorablement le film, voyant en ce vrai-faux remake du Rio Bravo d’Howard Hawks les prémices prometteurs d’un futur grand cinéaste.

Cependant, les projets et les difficultés financières ne s’améliorent pas pour Carpenter et celui-ci accepte alors de tourner pour la chaîne NBC un téléfilm intitulé Someone’s watching me et tiré d’un de ses propres scénario : « High rise ». Jouissant de la latitude nécessaire pour mener le projet comme il l’entend, le réalisateur sait cependant qu’il devra rester dans la norme et le pas trop dérangeant pour satisfaire les pontes de la chaîne. Ainsi, il misera tout sur la mise en scène et sur les préceptes du grand Alfred pour raconter son histoire du point de vue le plus intéressant possible.

Peu de temps après une rupture, Leigh Michaels (Lauren Hutton) directrice d’une chaîne de télévision, quitte son travail et New-york pour s’installer à Los Angeles. Après avoir retrouvé un appartement magnifique dans une tour d’un quartier aisé et un travail, elle découvre vite qu’un pervers entreprend de la harceler au téléphone. Avec l’aide de sa collègue de travail et d’un ami, elle va entreprendre de démasquer celui qui la traque et qui apparaît comme de plus en plus dangereux...

Avant toute chose, le scénario va être pour Carpenter un prétexte à exposer toute sa virtuosité de mise en scène et son savoir faire pour captiver le spectateur. Seulement, Alfred Hitchcock a imposé son talent comme référence de mise en scène et de suspense et il est difficile de ne pas se retrouver sur des chemins similaires lorsqu’on entreprend de raconter une histoire policière ayant pour thème le voyeurisme. Aussi, à l’image de ce que Brian de palma fait depuis presque quarante ans, ce téléfilm fût pour Carpenter l’occasion de rendre un vibrant hommage au cinéma du maître et plus particulièrement à son Fenêtre sur cour (Rear window) réalisé en 1954. Le pari est réussi, puisque c’est essentiellement ce que l’on retiendra (en plus de la très bonne interprétation du duo féminin (Lauren Hutton / Adrienne Barbeau (New York 1997, Fog, Swamp thing) de ce métrage surdoué et largement au dessus de la qualité moyenne télévisuelle.

Pour comparer, Carpenter simplifie au maximum son histoire pour insister, grâce à une science du découpage et des plans, sur le suspense et le déroulement de celle-ci et livre une oeuvre qui est pour lui l’équivalent du Duel de Steven Spielberg. Toute proportions gardés, Meurtres au 43e étage est quand même inférieur à ce dernier (qui était sorti au cinéma au vue de sa qualité), mais n’en demeure pas moins l’une des grandes incursion d’un véritable maître de la mise en scène pour le petit écran. Le téléfilm connaîtra quand même un bon succès lors de sa diffusion en 1978 et bénéficiera en plus du succès de Halloween lors de ses rediffusions. Téléfilm techniquement virtuose reprenant de nombreux « trucs » d’Hitchcock (y compris un générique à la Saul Bass rappelant celui de Vertigo et contenant son lot d’éléments inhabituels pour la production télévisuelle de l‘époque (un héros masculin inexistant et inefficace, une lesbienne non caricaturale dans un rôle majeur et énormément de voyeurisme), Meurtre au 43e étage mériterait d’être redécouvert mais reste aujourd’hui extrêmement difficile à voir. Aux dernières nouvelles, la Warner détiendrait toujours les droits mais n’envisagerai pas dans l’immédiat de sortir le film en DVD. Concernant les diffusions françaises, France 3 est toujours propriétaire des copies, reste donc à guetter une diffusion prochaine et à ne pas oublier de mettre une K7 dans le magnétoscope (ce qui me permis de voir le film).

Par la suite, Carpenter retravaillera deux fois pour la télévision. En 1979 tout d’abord, pour l’adaptation fleuve de plus de trois heures de la vie d’Elvis Presley (Elvis : the movie) avec Kurt Russell dans le rôle principal, puis en 1993, avec Tobe Hooper, pour la sympathique anthologie horrifique Body Bags.

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