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Petits meurtres entre amis - Critique

Excellent film de Danny Boyle qui nous offre une magnifique réflexion sur le comportement des gens face à l'argent doublée d'un thriller angoissant.

Publié le 1 Janvier 2008 par Geoffrey
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Comment concilier comédie, thriller, horreur et étude de comportements? Telle est la question que s’est posée Danny boyle (trainspotting, 28 jours plus tard,..). Car Petits meurtres entre amis est tout cela à la fois, toujours à la limite de tous ces genres sans vraiment y entrer. Et là est la principale force de ce film atypique.

Davis, Alex et Juliet, 3 amis de longue date, sont à la recherche du colocataire idéal, ni trop moche, ni trop coincé, ni trop ringard. Les candidats défilent jusqu’au jour où Hugo sonne à la porte. Les 3 amis sont d’emblée séduits par ce beau gosse apparemment sans histoires. Mais après quelques jours, ils le découvrent sur son lit, mort, avec une valise pleine de billets de banque. Que vont-ils faire de l’argent…et du corps? Les ennuis commencent…

Petits meurtres entre amis débute comme une comédie britannique typique pour ensuite virer au thriller et à la comédie noire. Nous suivons la recherche du nouveau colocataire en compagnie des 3 amis et malgré la manière ignoble dont ils renvoient les candidats (pauvre Cameron !), on ne peut s’empêcher de les trouver sympathiques. L’arrivée et la mort du nouveau locataire ne va pas modifier immédiatement le film. Il continue dans la comédie jusqu’au moment où il devient urgent de se débarrasser du corps.

Et là on bifurque brusquement dans l’horreur (Grandiose scène dans les bois) et le film prend une autre dimension. L’étude de comportement des personnages se met en place. On ne peut s’empêcher de s’identifier à eux. Comment aurions-nous réagis à leur place? Auquel aurions-nous ressemblé ? Entre Alex et Juliet qui vivent insouciant en profitant de l’argent d’Hugo et David qui est rongé de l’intérieur par ce qu’il a fait (Impressionnant Christopher Eccleston dans le rôle de David).

L’arrivée de truands et de policiers qui mènent l’enquête sur la disparition d’Hugo va une nouvelle fois faire prendre une autre direction au film, bien que l’étude des relations va rester très présente.

La réalisation est vraiment soignée, comme d’habitude avec Danny boyle. Que ce soit pendant les scènes de comédie ou bien celles d’horreur, Boyle a toujours le ton juste. Souvent avec de lents mouvements de caméra, parfois avec des plans serrés et plus nerveux, il arrive toujours à faire passer l’émotion qu’il veut transmettre au spectateur. Comme dans cette fameuse scène dans les bois. Elle commence par un long mouvement pour se rapprocher des personnages et lorsqu’on comprend qu’ils découpent le cadavre, le mouvement s’accélère et l’horreur augmente. Le tout accompagné de sons vraiment crispants.

D’autres scènes valent également d’être vues. Comme ces gros plans du visage de Christopher Eccleston qui interviennent à plusieurs moments du film mais à chaque fois avec une signification différente. Ou ce lent travelling sur le cadavre dénudé d’Hugo. Il faut également voir cette fantastique scène finale, un modèle de montage et d’utilisation de la musique. Le montage en parallèle des histoires d’Alex et Juliet est remarquablement fait et l’accompagnement de l’action à l’écran par la musique Happy heart d’Andy william en fait une des meilleures fins de film jamais vue. On est presque joyeux alors que paradoxalement l’action à l’écran devrait être censée faire passer tout le contraire. Une autre preuve du talent de Danny Boyle.

Aucun effet numérique n’est à signaler et les seuls effets « spéciaux » doivent être le couteau planté dans l’épaule d’Ewan mcgregor et la gorge transpercée de Christropher eccleston. Même les scènes très violentes (découpe du cadavre, meurtres des truands) sont entièrement suggérées. Comme quoi les meilleurs films sont souvent ceux avec le plus de sobriété et le moins de moyens…

La musique tout au long du film est également parfaite. Autant dans les passages humoristiques que ceux angoissants. Le cerise sur le gâteau étant la chanson Happy Heart durant la scène finale. Bref, Petits meurtres entre amis est un une perle d’humour noir et de thriller au scénario bien fichu, aux personnages très intéressant et à la réalisation excellente. Les acteurs sont de plus tous très excellents (Christopher Eccleston et Ewan Macgregor en tête). On aurait tort de se priver.

Premier film de la trilogie sur l’argent du réalisateur Danny boyle, Petits meurtres entre amis (1994) sera suivi de trainspotting (1996) et d’une vie moins ordinaire (1997). Le principal point commun des films étant la présence d’Ewan mcgregor. A noter que le génial Sam Raimi reprendra une trame assez similaire pour son excellent film Un plan simple.
Geoffrey Claustriaux

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A propos de l'auteur : Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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