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EXistenZ - Critique

Cronenberg ne pousse pas le concept assez loin et accumule quelques clichés du genre. Le spectacle reste agréable à visionner...
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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8
Jeu-vidéo

Attention, cette critique contient quelques spoilers.

Allegra Geller (Jennifer Jason Leigh) est l'une des plus grandes conceptrices de jeux-vidéos de la planète. Elle a crée l'eXistenZ, un système de jeu unique fonctionnant grâce à des "game pods", des créatures mutantes faisant appel au système nerveux humain. Lors d'une séance de test avec douze volontaires, un individu lui tire dessus à l'aide d'un étrange pistolet. Elle est sauvée par Ted Pikul (Jude Law), un stagiaire en marketing. Ils s'enfuient tous les deux le plus loin possible. Allegra sait que son pod a été endommagé mais pour savoir à quel point, elle doit jouer avec un "ami". Elle demande à Ted de se faire installer un "bioport", sorte de "prise" que l'on pose à la base de la colonne vertébrale et qui permet de se "connecter" au jeu. C'est le début d'une longue aventure qui les amènera à jouer à eXistenZ et à en subir les conséquences...

David Cronenberg, on l'a connu plus en forme. Le réalisateur de Frissons, Chromosome 3, Scanners, Dead Zone, La Mouche et Videodrome entre autres, a essuyé en 1996 un cuisant échec commercial avec son sulfureux Crash. Il est vrai que ce dernier est assez... particulier (la fascination de plusieurs individus pour les accidents de voiture, le sexe et les corps mutilés). Avec eXistenZ, Cronenberg revient à un univers plus "proche" du nôtre. Tout comme dans son Videodrome, Cronenberg explore un univers où se mêlent le monde du réel et celui de la fiction. Malheureusement, eXistenZ n'est pas aussi réussit que son modèle...

Résumer l'intrigue ne se révèle pas aussi simple que ça. Cronenberg balance au visage du spectateur tellement d'informations, de détails et d'éléments complexes que celui-ci est, dès le début, un peu déconnecté de l'action qui se déroule sous ses yeux. Cependant, Cronenberg n'est pas un amateur et n'y va pas à l'aveuglette. Il sait mener sa barque et entraîne le spectateur dans l'eXistenZ du titre avec habileté. Malheureusement, là où le spectateur attendait LA révélation, à savoir en quoi consiste l'eXistenZ, Cronenberg ne parvient pas à surprendre : l'eXistenZ n'est qu'un jeu de rôle virtuel dans lequel on progresse en discutant avec les "personnages". Cronenberg cède même en quelque sorte à la facilité en nous présentant un personnage "qui doute" (Ted Pikul) et un autre sûr de lui (Allegra Geller). Un schéma peu original donc. Même si Cronenberg joue habilement avec le spectateur en l'amenant à douter régulièrement de l'univers dans lequel évolue les personnages, on suit l'histoire sans vraiment ressentir la présence de véritables "enjeux" pour les personnages.

Autre élément qui ne fait pas pencher la balance du bon côté : Jude Law et Jennifer Jason Leigh. Cette dernière a beau être charmante et entourer d'un certain voile de mystère son personnage, elle a quelques difficultés à faire passer la moindre émotion à l'écran. Il faut la voir pleurer sur son game pod (chose difforme en caoutchouc qui possède une petite touche de "sexuel") qui est endommagée. Peu convaincant, Jude Law l'est également. Son jeu est souvent inégal (il ne semble pas vraiment concerné par les évènements au début du film) et ne parvient pas non plus à nous faire ressentir la moindre chose à son égard. Heureusement, les seconds-rôles s'en sortent bien mieux et on retiendra notamment les prestations de Ian Holm, William Dafoe et Don McKellar.

Mais eXistenZ reste un film de Cronenberg et, à cet égard, on retrouve son penchant pour l'horreur et une certaine violence graphique. Au détour de quelques scènes, Cronenberg flirte donc allègrement avec un gore plutôt soft mais efficace. De même, on retrouve un éventail de créatures mutantes utilisées à des fins scientifiques (la création des game pods).

Alors, sur quoi débouche eXistenZ ? Et bien c'est là où réside le problème : un peu sur du vent. Si, visuellement, le spectacle n'est pas désagréable, au même titre que l'intrigue, on regrettera cependant que Cronenberg n'ait pas été jusqu'au bout de son projet. Le thème de la dépendance aux jeux-vidéos et celui de l'attachement à un univers fictif ne sont qu'effleurés. Dommage. Enfin, le spectateur risque d'être quelque peu déçu par la fin du film, pas très originale et qui nous laisse un peu sur notre faim, même si Cronenberg tente une dernière fois de jouer sur le rapport monde réel/monde fictif...

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