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The Theatre Bizarre

Une jeune femme, obsédée par un théâtre à l'abandon situé en face de son immeuble, parvient à y pénétrer un soir. Malgré des débuts prometteurs et un dernier épisode bien allumé, <b>Theatre Bizarre</b> est très irrégulier.
Publié le 20 Juin 2013 par GORE MANIACVoir la fiche de The Theatre Bizarre
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Parc d'attractions - Fête Foraine

**Attention, cette critique contient des spoilers.**

Une jeune femme, obsédée par un théâtre à l'abandon situé en face de son immeuble, parvient à y pénétrer un soir. Elle assiste alors à une étrange cérémonie, animée par un mystérieux pantin, qui lui raconte six histoires macabres.

Le Théâtre du Grand-Guignol, qui avait ouvert ses portes à Paris à la fin du XIX ème siècle, a inspiré depuis bon nombre d'arts, y compris le Septième Art. Ce film à sketchs s'en inspire donc, en invitant le spectateur dans un théâtre délabré, qui sera au centre de six histoires. Le concept du film composé de plusieurs histoires n'a rien de nouveau, même dans l'univers horrifique.
Toutefois, il est rare qu'autant de réalisateurs (sept en tout) soient aux commandes d'un tel projet. L'exercice de style est risqué mais le thème commun proposé et les têtes d'affiche du métrage apportaient une certaine saveur à l'ensemble. Il est temps désormais de s'immerger à notre tour dans ce Theatre Bizarre !

Le générique nous immisce rapidement dans le segment constituant le lien entre les différentes histoires. L'ambiance y est suffisamment étrange pour lancer le métrage sur une bonne note. Virginia Newcomb y est délicieusement mystérieuse face à Udo Kier. Sans dénicher ici le rôle le plus marquant de sa longue carrière, ce monstre sacré est un maître de cérémonie tout à fait recommandable.

La Mère des Crapauds, premier sketch, a été tourné dans le Sud de la France. Un passionné d'ésotérisme croit avoir enfin trouvé un exemplaire du célèbre Necronomicon. Mais la vieille dame qui le détient le piège dans une demeure perdue au fond des bois. Hommage au monde de Lovecraft, ce segment baigne dans une atmosphère ténébreuse plutôt réussie.
En évitant de tomber dans le Z, Richard Stanley nous délivre un récit soigné et sensuel assez captivant, à défaut d'être réellement effrayant. Les interprètes y sont excellents, et l'on retrouve avec grand plaisir la trop rare Catriona MacColl (L'Au-Delà) dans le rôle de la sorcière.

I Love You raconte la rupture d'un couple, dont le mari est alcoolique et paranoïaque. André Hennicke y est saisissant en homme au bord de la rupture, face à une garce de premier ordre (Suzan Anbeh), dont la froideur a de quoi surprendre. Ce duo est le point fort de ce huis clos prenant et sanglant, doté d'un épilogue romantique ou macabre à souhait, selon les goûts de chacun.

Wet Dreams est le sketch le plus alléchant au programme, réunissant l'une des plus célèbres scream queen (Debbie Rochon) et le roi incontesté des effets gores, Tom Savini. Ce dernier porte la double casquette de réalisateur-acteur dans un épisode dont le final ironique évoque l'esprit des Contes de la Crypte.
Malheureusement, il est difficile de s'attacher au héros, très agaçant, et de suivre une intrigue décousue et manquant singulièrement d'originalité. Le comble est que les effets spéciaux n'ont rien de marquant, là où on espérait au contraire un déferlement excessif de gore ! La déception est de prime, et ne fait que grandir avec l'Accident.

Sketch le plus court du film (une dizaine de minutes), il est aussi le plus ennuyeux, et le moins en rapport avec la thématique du projet. Anecdotique, il retrace un accident de la route vu à travers le regard innocent d'une petit fille. Entre chaque histoire, le monologue du pantin, qui s'humanise au fil des scènes, manque aussi cruellement d'intérêt.

Vision Stains, cinquième sketch, nous propose de suivre le parcours tordu d'une tueuse de clochardes, dont le but est de leur subtiliser leurs souvenirs avant la mort. Difficile là encore de suivre les pas de l'héroïne de cette aventure, complétement décalée. La leçon finale relève là aussi de l'anecdote, et l'on commence à se demander le rapport entre ces histoires et le Grand Guignol, les visuels sanglants relevant souvent du domaine de l'ellipse.
S'il y a bien une histoire en rapport avec le thème central du film, c'est sans doute du côté de Sweets qu'il faudra s'orienter.

Remarqué par Plague Town, David Gregory est surtout réputé pour ses documentaires sur le cinéma d'épouvante. L'intrigante Lindsay Goranson, qui ferait merveille dans l'univers burtonien, campe ici une obsédée compulsive fascinée par la nourriture. Les aliments font office de drogue de luxe pour quelques nantis, qui s'offrent en soirée privée des mets de choix. Le mauvais goût est de rigueur au sein de ce segment dont le seul point faible est une mise en scène un peu mollassonne et un prologue trop bavard.
Le final du segment central est vite expédié et nous finissons donc ce métrage sur une impression plutôt négative.

Malgré des débuts prometteurs et un dernier épisode bien allumé, Theatre Bizarre est très irrégulier et manque singulièrement de cohésion, à l'instar de bon nombre de films à sketchs.
Il est en effet difficile de trouver une ligne directrice à cet ensemble, qui ne fait pas forcément dans l'outrance, en comparaison d'un Cradle of Fear, par exemple.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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